Stranger / Etranger

Publié le par miss link

Stranger

I saw her across the room. She hadn't seen me yet. She was talking with her brother and his friend. She looked so charming from the distance that I nearly blushed.
I looked down, composed myself again, then moved strategically to the other side of the room, greeting and chatting with acquaintances as I went along.
At last I found myself near the buffet table. I asked for two glasses of champagne, and walked decisively toward her.
She saw me.
"Welcome back, Stranger", she said, and tool the glass I was offering her.
I kissed her hand gently and asked: "So how have you been, my sweet friend?"
She looked at me and said: "Very well my dear" with her words, while her eyes were telling me: "I have missed you. It was hard. Why haven't you called? Why didn't you write?"
So I replied to both messages: "I have missed you my friend. Not one days went by that I didn't think of you. I started many letters that I couldn't finish."
She smiled, took my hand, and said: "Shall we dance?"
And I knew I was back.



L'étranger

Quand il entra dans la pièce, tout le monde se retourna. Il était grand, et mince. Il avait l'air normal, comme ça. Très normal. Peut-être un peu trop même. Une machoire carrée, un visage un peu anguleux mais pas trop, des yeux bruns et de cheveux souris. Rien de spécial.
Mais si, quand même. Une sorte de présence. Un truc qui faisait qu'on savait qu'il était dans la pièce, ou qu'il venait d'en sortir. Et donc tout le monde s'était retourné quand il avait ouvert la porte. Sauf elle.
Elle était restée assise au comptoir, à siroter son martini et à lire son magazine. Elle était restée imperturbable.
Et là, c'était comme s'il y avait une tension qui montait entre elle et lui. Tous les visages se tournaient alternativement vers les deux personnages, comme si une partie de ping pong invisible était en train de se jouer.
Il la regardait intensément, toujours debout dans l'encadrement de la porte. Il était clairement décontenancé qu'une personne puisse résister à son charisme.
Et elle feuilletait son magazine en l'ignorant en toute bonne foi. On sentait qu'elle était juste concentrée sur ce qu'elle faisait, qu'elle se sentait bien là et n'avait besoin de rien d'autre.
Lui, l'étranger qui venait dans ce bar pour la première fois, et qui avait de toute évidence l'habitude de l'effet qu'il produisait sur quiconque croisait son chemin, eh bien lui, restait là debout les bras ballants et la bouche entrouverte, se demandant ce qu'il allait bien pouvoir faire pour s'approcher de cette créature délicieuse penchée sur le comptoir, et qui semblait ignorer tout de la magie de sa présence, ou du moins y être totalement insensible.
La salle entière regardait la scène sans dire un mot. Soudain elle leva la tête et regarda autour d'elle, surprise par le manque de bruit dans un endroit d'ordinaire si convivial. Elle ferma son magazine, posa son martini sur le comptoir, et jeta un coup d'oeil vers la porte, où elle le vit enfin.
Au moment où leurs regards se croisèrent, l'attention se dissipa autour d'eux et les conversations reprirent avec entrain. Ils continuèrent à se regarder pendant quelques instants, puis elle sourit, et lui indiqua d'un mouvement de tête le tabouret libre à côté d'elle. Il poussa un soupir, puis traversa la salle pour la rejoindre en souriant.
La conversation dans laquelle ils se plongèrent dura des heures...

Publié dans Ecriture

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article